Mensurations de l’épreuve : Annoncée 80km/1500D+, qui seront revus fin avril pour un 90km/3000D+.
Eh oui, l’UTCO ça commence comme ça.
Et c’est une triple Première :
– D’abord pour l’épreuve, puisque cette course est toute neuve et j’ai eu le plaisir de faire partie des premiers heureux inscrits !
– Ensuite pour moi, parce que c’est mon 1er trail (pas de l’année, mon 1er trail « ever », j’étais plutôt un routard), et la 1ère fois que je cours une distance supérieure au marathon. D’ailleurs de marathon je n’ai couru que le Nice-Cannes l’an dernier, bref, assez peu d’expérience en matière de longues distances.
– Enfin, c’est mon 1er CR, et j’aurai le plaisir de vous relater cette expérience hors du temps !
En guis de spoiler pour la suite du CR : c’est une course que je recommande très fortement, et les plus férus d’entre nous ne resteront probablement pas sur leur faim !
Prologue
En fait tout commence début décembre. Je sors de ma période de récup suite au Nice-Cannes, où avec William L nous avons décroché notre titre de Marathoniens, heureux pour ma part de cette sensation grisante de courir « pendant des heures ». Néanmoins, ma saison m’aura laissé un arrière goût pas terrible sur les courses à 20000 coureurs… L’Ecotrail commence à me faire de l’œil, et je tombe sur ce petit ultra. Ca a l’air bien joli, c’est à côté de chez mon frère, et la mention « 1ère édition » me dit que ça peut être une expérience originale !
Je reprends donc mon entraînement début décembre. En janvier, l’euphorie m’entraîne dans une folle farandole : 5 sorties par semaine, à base de virées dans Paris et autres sorties à Meudon en compagnie de Stephane Couleaud (alias UltraSteph), bref, fin janvier j’aligne 250km au compteur, contre 180km par mois en temps normal. Ca tiraille un peu dans les jambes. 1 mois plus tard (fin février), on me diagnostiquera une périostite sur les 2 tibias, avec 4 semaines de repos forcé. Je reprends donc le 1er avril, avec un petit passage en montagne qui m’aura bien aidé !
Ca sent la poudre !
Et de fil en aiguille nous arrivons au 27 mai, veille de la course. Je suis sous-entraîné, mais la météo est optimiste : il va faire beau, et autour de 22°C, donc idéal. Je suis gonflé à bloc !
J’ai fait le choix de partir sans bâton, n’en ayant jamais testé auparavant. Je m’équipe de mon habituel sac Deuter 20l ultra-compressible, que j’aime beaucoup.
Il comprendra ma maison entière :
– 2 porte-gourde Raidlight sur les bretelles, avec 2 gourdes 750ml à pipette
– Le matériel obligatoire (dont 2 frontales : le règlement précise « 1 ampoule de rechange », et comme elle est à LED, je vais à l’excès…)
– Une réserve alimentaire : 4 Mulebar, 6 gels Mulebar, 4 sachets de sucre + sel (50g+2g pour 750ml d’eau), 1 paquet de Tucs
– 1 t-shirt court, 1 paire de chaussettes de rechange, 1 tube de NOK
– Des Compeed et autres choses superflues (couteau suisse + ficelle…)
– 1 parpaing, un jambon à l’os, 1 cassoulet…
Sur moi : 1 t-shirt long et 1 polaire pour le départ
Bref mon sac doit bien peser 30kg ! Eh oui, la peur de manquer…
J’arrive à Chagny à 19h, direction l’hôtel de la Poste. Je prépare mes affaires…
1h du mat’ sonnent : allez debout ! Je prends mon petit dej (pâtes, 1 « digestipain » Effinov, 1 Ovomaltine, et de la St Yorre pour faire glisser) en regardant « Man vs Wild » (ça me rappelle ma condition…). Et c’est parti pour la salle des fêtes au retrait des dossards. J’y croiserai Arnaud V (EDF, que certains ont l’habitude de croiser au Parc André Malraux). Puis on s’achemine vers la Mairie de Chagny.
Une jolie ballade
Petit speach de l’organisateur, bonjour au Maire, merci au Conseil Général, un petit fond de « c’est la 1ère édition ». Et les recommandations :
« Alors les 30 premiers km sont assez roulants. Ensuite ça se corse un peu. Et je vous recommande d’en garder sous le pied pour les 30 derniers, qui seront assez difficiles. Mais bon, vous avez l’habitude, vous vous connaissez… » eh non, justement, en la matière je suis novice ! Merci donc, j’y ferai attention.
Tout cela nous amène à 4h du matin : GO ! A la frontale donc, même si les 1er rayons commencent à poindre. Un peu de route, puis rapidement on arrive dans les vignobles. On arrive à la 1ère côte : d’emblée je l’attaque en marchant, pour ne pas me griller tout de suite. Puis la 1ère descente, en single track. Tout va bien, à la sortie il est 4h30 environ, et la frontale n’est déjà plus nécessaire hors des sous-bois. Le lever de soleil sur les vignobles est absolument magnifique ! 6h, j’enlève mon t-shirt long et la polaire, et je passe en court : beaucoup plus agréable ! Mais mon équipement long est déjà plein de sueur et pèse 2 tonnes…
Peu à peu on arrive au 1er gros ravitaillement à Pommard, un peu après le PK20. Tout va super bien, il fait beau, on est tous contents d’être là. L’organisateur en chef nous informe qu’on a grimpé 550m sur les 3000 prévus. J’ai déjà mangé 1 Mulebar, 1 gel et 4 Tucs en route. Tout va bien : c’était mon planning.
Le vrai début des hostilités
On continue. On enchaîne côtes et descentes : ça se raidit, et je commence à sentir mes genoux, tout doucement, subrepticement. Je ne m’y attendais pas : je craignais les tibias, mais pas ça. Ca ne me dit rien qui vaille, mais qu’à cela ne tienne, je fais juste attention à garder une foulée souple. Et de fil en aiguille, j’arrive au PK 42, 2è gros ravitaillement. Heureux comme un prince, je poste un petit message sur Twitter pour dire que je viens de finir le 1er marathon et que j’attaque le suivant ! J’en oublierais presque le mal aux genoux, qui s’accentue tout doucement depuis le 30è km. Il s’est à présent installé derrière, dans le tendon du crural, les 2 jambes. C’est évident : je manque d’entraînement et aurais clairement dû me faire quelques séances d’escalier ! Pour me seconder, j’ai déjà depuis quelques km une paire de bâtons, faits sur-mesure à partir de branches trouvées sur le bord de la piste. Ils feront sensation !
Et c’est là que les choses commencent réellement. Déjà le relief devient nettement plus accidenté. Le mal aux genoux devient pénalisant : après les côtes, je mets de plus en plus de temps à me relancer, et il devient difficile de courir dans les descentes. Les 1ères difficultés techniques arrivent : fortes descentes en champs de pierre qui roulent, 3 ou 4 zones d’escalade (30m à grimper à la force des poignets, ça soulage d’ailleurs les jambes !).
Une petite sieste…
J’arrive au 3è ravitaillement. Mes genoux sont en compote, mon dos devient douloureux, mon rythme devient franchement laborieux… Si je veux finir, 1 seule solution : on enlève les chaussures, les chaussettes, les boosters. Je trouve un banc, et je m’allonge, les pieds sur le sac, en hauteur. Et 30′ de sieste ! Passé ça, je me ravitaille, bref, bien 45′ de pause. Mais ça va beaucoup mieux ! Je reprends, beaucoup de marche, les obstacles se corsent, mais le moral reste au top, je suis confiant sur les barrières horaires (et sur le classement d’ailleurs…), tout ce qui importe pour moi c’est le maillot FINISHER !
Derniers 5km : je retrouve un coureur que j’avais déjà croisé plusieurs fois. Il est tout aussi rincé que moi. Je marche (assez vite, ça je sais encore faire), il trottine, incapable d’accélérer. On longe pour la dernière fois les coteaux, je me remets à courir. Dernier virage la ligne d’arrivée est en vue ! J’accélère pour un sprint final de folie à presque 9km/h, et ça y est ! Je suis arrivé ! 14h28’ de course qui me classent 134è/150, et dans ma tête je suis le roi du monde !
Epilogue
Pour commencer j’ai adoré !
- Je me suis fait hyper plaisir, je me suis bien amusé des badineries du tracé…
- Je n’ai qu’une envie : recommencer !
- Le parcours était magnifique, technique à souhait, bref, vraiment intéressant.
- Les bénévoles étaient adorables
- L’excellente ambiance entre les coureurs, nonobstant les râleurs (cf plus bas)
- Très content des quelques astuces que j’ai trouvées, comme mes bâtons improvisés !
Sur les points à améliorer :
- J’ai trop mangé. Sur 4 Mulebar, j’aurais pu n’en prendre que 2 et mieux les répartir. A revoir. Par contre les Tucs, très bien.
- Côté hydratation, pareil : à revoir. Je pense m’appuyer sur les produits Effinov plutôt que ma potion magique maison. A tester…
- Côté autres coureurs, l’inadmissible réaction de certains qui, déçus de ne pas trouver de salé aux ravitos, hurlent sur les bénévoles. Si t’es pas content, tu prends des noix de cajou, ou tu envoies un mail à l’organisation. Mais les bénévoles, eux, ils laissent leur week-end pour nous !
PS : Les photos proviennent du site http://www.cotedor.fr où un album complet de l’épreuve est présenté
Génial comme retour, je me tate pour l’année prochaine, sachant que mes parents habitent juste à côté
On verra pour le programme 2012, tu le referais toi ?
Hello !
Pour 2012, j’ai prévu autre chose : je suis la course aux points UTMB, et je fais les coursières des hauts du lyonnais avec le club. Je me range donc à cette course pour une raison plus pratique qu’affective.
Mais je le referai très probablement, j’ai vraiment adoré cette course ! En plus l’édition 2012 n’a pas tout à fait le même parcours, ce sera un peu plus long et plus dur. Bref, que du bonheur